Nilwood Melody : Qu’avons nous fait de nos rêves! Casablanca 2017

 

Installation « Hommage à mes parents : Abdelwaheb & Madiha »

Neuf dessins de format 23,5 X17,5cm sur papier canson 300g

Une VIDEO de 6mn30 (le temps de la chanson de Mohamed Abdelwaheb : Balech tibousnifi Anay …)

Mouna jemal Siala rend hommage à ses parents Madiha et Abdelwaheb, prénommés ainsi en mémoire de l’actrice Madiha Yousri et du chanteur Mohamed Abdelwaheb. Elle superpose leur destin aux histoires d’amour fictives de l’époque. Yasmina Alaoui

Interview pour Diptyk

Pourriez-vous m’expliquer rapidement comment s’est décidée cette collaboration avec Yasmina Bouzid ?

Lorsqu’il y a pratiquement un an Yasmina m’avait contacté pour me dire qu’elle souhaiterait m’intégrer dans une exposition autour de l’âge d’or du cinéma égyptien j’étais très honorée et très intéressée de pouvoir travailler autour de ce thème.

 

Quel rapport entretenez-vous avec ce patrimoine culturel égyptien qui est au cœur du questionnement de l’exposition ?

Je pense que ce patrimoine culturel a eu une grande influence sur tous les arabes et les maghrébins en particulier. C’est un imaginaire qui est une sorte de trait d’union d’ailleurs. Nos parents et nous même étions des consommateurs de films et de chansons égyptiennes. J’avoue que la nouvelle génération celle de mes enfants par exemple l’est beaucoup moins et cela est due à la diversité des chaînes satellitaires locales et étrangères. 

 

Pouvez-vous m’expliquer votre démarche ici? Ce que vous présenterez …. Yasmina m’a dit que c’était des production inédites pour cette expo…

Ma démarche est pratiquement en continuité avec mes travaux antérieurs. Bien que je sois une artiste plutôt proteiformes qui change beaucoup le médium avec lequel je m’exprime, ma démarche reste toujours la même. Je pars toujours d’histoire personnelle, intime. Je puise de mon quotidien, de ma vie, de mon pays pour soulever des questionnements ou des constats. Pour cette expo j’ai choisi une installation entre dessin au crayon, à l’aquarelle et de la vidéo. L’idée est que je mixe l’image de mes parents avec l’image d’extrait d’un film et de ses affiches. Pourquoi ce choix car tout simplement ma mère Madiha tient son nom de l’actrice Madiha Yosri et mon père Abdelwaheb du célèbre chanteur Mohamed Abdelwaheb. C’est dire l’influence de cette période là sur notre culture. Comme il s’est avéré que la première fois que Madiha Yosri apparaît dans un film, c’était avec Mohamed Abdelwaheb chantant « Balach tibousni fi ynaya  » dans le film « Mamnou il Hob » J’ai choisi de travailler sur ce film à partir de photos de famille.

 

Quelle est cette part de rêve qu’interroge l’exposition ?

La part de rêve! j’espère que le spectateur va la sentir dans les œuvres même. En tout cas pour ma part j’ai pris beaucoup de plaisir à redorer cette période de rêve.

 

Enfin, en quoi, selon vous, est-ce important aujourd’hui d’évoquer à travers cette exposition et plus généralement à travers l’art contemporain cet « âge d’or » égyptien ?

Devoir de mémoire. Je suis convaincue que l’écriture plastique et esthétique d’un récit intime est l’écriture de l’histoire collective.