Pollen : Réflexion Tunis 2016

 

« Les miroirs feraient bien de réfléchir un peu avant de renvoyer les images »

Jean Cocteau

 

L’idée de cette installation in-situ m’est venue lorsque je déambulais dans les jardins de la Résidence de L’ambassadeur de France, Dar El Kamilia, en Tunisie. Les Sculptures en marbre et en bronze qui l’égayaient m’ont interpellée, notamment celles qui sont dénudées. En les regardant, j’ai tout de suite pensé à ce qui s’était passé il y a quelques semaines en Italie lors de la visite du président d’une république islamique connue pour être fondamentaliste. Des responsables italiens, certainement de niveau moyen, ont cru bon de couvrir certaines statues à cause de leur nudité. Certains moyens d’information avaient, d’ailleurs, rapporté que le ministre de la culture italien avait considéré ce geste « incompréhensible » et que d’autres avaient jugé qu’il s’agirait d’un excès de zèle à mettre au crédit du service en charge du protocole d’accueil des hôtes étrangers de marque.

Cet incident, qui a fait le tour du monde en quelques heures, incite à se demander si on a le droit de traiter ainsi des œuvres d’art porteuses d’histoire. En effet, ne devrait-on pas plutôt mettre en valeur le patrimoine et la culture en faisant table rase des tabous. C’est ce qui m’a poussée à couvrir les statues du jardin de la Résidence avec des parallélépipèdes dont la surface est un miroir qui réfléchit tout le jardin alentours faisant ainsi carrément disparaître chaque sculpture momentanément. Le spectateur, en s’approchant du miroir, sera capté par un détecteur de mouvement, une lampe s’allumera de l’intérieur de la boite et le miroir devient du verre transparent. Ainsi les sculptures seront mises en valeur sous ce verre et éclairées par la lumière.