En 2013, j’ai réalisé le «Piège», une vidéo que j’ai voulue l’expression d’une «résistance» au piège qui nous était tendu par de nouveaux dirigeants venus d’une autre ère et que nous ne pouvions contrer que par notre véritable volonté et par nos propres mains. En 2014, les choses ont continué à se compliquer et tout semblait devoir être repris et rebâtis, parce que, outre l’obscurantisme et la négation de tant d’efforts fournis par une Tunisie ouverte sur le monde, la menace de l’insécurité et de son corollaire, le terrorisme, planait sur le pays. Les tunisiens en sont arrivés à être convaincus qu’ils se sont certes débarrassés d’une dictature qui n’a que trop duré, mais ils se sont, en même temps, rendus à l’évidence qu’ils ont perdu beaucoup de leurs acquis et que leur société dévalait une pente dangereuse à l’instar de ce qui se produit dans d’autres pays voisins et lointains. Ils ont senti l’avenir du pays en danger, celui de leurs enfants obscur.
« Le piège » est donc, une vidéo faite à partir de 44 images représentant mon autoportrait en mutation. Tel un piège, le cadrillage trace sur mon visage reflète le risqué d’enfermement dans lequel on est tombé avec la monté des régimes politiques extrémistes islamiques. L’effacement que j’effectue par mes mains est une sorte d’autodéfense et de résistance. La musique est celle d’Erik Satie Nocturne N°1.