Le feu sacrée/ Flamme Sacrée // Tunis 2006

 

4ème Biennale Méditerranéenne
des Arts de Tunis « Le feu sacré… »

Qui me dit que j’aurais encore le feu sacré avec lequel on crée quand on a des triplés à qui il faut consacrer et donner tout son temps ! Obligatoirement, Le temps de ma vie et le temps de mon art sont devenus indissociablement liés. L’appareil photo et l‘ordinateur sont devenues pour moi les outils qui entretiennent le feu sacré.

L’œuvre que je présente pour la biennale méditerranéenne des arts de Tunis « Le Feu sacré », s’intitule « Flamme sacrée ». C’est une installation de photo-vidéo numérique.

Il s’agit d’une vidéo domestique relatant une cérémonie familiale organisée à l’occasion de l’anniversaire de ma mère. La scène dure deux minutes et tourne en boucle. Elle commence par les paroles d’une de mes filles qui dit : « allez, on recommence » la scène se termine par la même phrase : allez, on recommence ». Cette vidéo est intégrée dans une photo numérique. De loin, la vidéo semble être intégrée dans un motif décoratif et, de près, le détail de ce motif fait apparaître une photo de ce même anniversaire multipliée plusieurs fois.
La multiplication de cette image montre que l’histoire peut être vécue par plusieurs personnes.
Quant à la vidéo, qui est prise à la manière d’un constat, elle montre à quel point la flamme des bougies d’anniversaire est sacrée pour le monde des adultes.

À cet age (30 mois), c’est un jeu pour les enfants que de se voir capables d’éteindre le feu par un simple souffle et de voir les parents incapables de saisir ce moment avec leurs appareils à capturer les images. Bien sûr, les enfants ne s’en lassent pas. Au contraire, ils en redemandent. La scène se répétera deux fois, trois fois, et même plus. Il importe peu, pour eux, de comprendre la symbolique du nombre des bougies ou de savoir de quel anniversaire et de qui il s’agit. L’essentiel c’est la désacralisation de la flamme. Voilà qui dit plus que la simple description factuelle d’un anniversaire privé.